Nous laissons la parole à Mr. D. MACH
(député-maire des Pyrénées orientales)
Remerciements pour
l’invitation et félicitations pour les actions développées.
Mr Mach remarque la
difficulté de mobiliser les gens qui ne s’impliquent pas concrètement ;
se plaignent beaucoup mais n’agissent pas et laissent les autres
s’impliquer pour les défendre.
Nous vivons dans une
société où les gens ne savent ni se battre, ni revendiquer les choses.
En tant qu’élu dans les
Pyrénées orientales, Mr Mach est confronté aux mêmes problèmes de
société que nous.
La durée de vie d’un
couple actuellement est en moyenne de 15 à 20 ans. Lors de la séparation
, les femmes qui ont fait le choix, d’élever leurs enfants (50 %
environ) ; décision aussi noble que celle d’aller travailler, peuvent
se retrouver brutalement démunies de tout.
De part mon expérience
d’élu je constate que beaucoup de femmes de tout milieu social se
retrouvent dans la même situation. Les femmes mariées bénéficiant d’une
pension alimentaire lorsqu’elles ont des enfants. Par contre les femmes
vivant en concubinage n’ont droit à rien hormis la garde de leurs
enfants. Si l’ex-concubin a une certaine morale, il assume ses
enfants ; sinon la mère assume tout et pour avoir fait le choix d’élever
ses enfants, elle se retrouve sans rien ; pour certaines à la limite du
cas social.
On peut parler de
sacrifice même si ce n’est pas le cas pour elle lorsqu’elle le fait ;
mais au bout de 15 ou 20 ans le mot n’est pas trop fort, quand elles
sont les seules à en payer les conséquences.
De plus, une femme
mariée ou concubine élevant ses enfants est assurée sociale qu’à travers
son mari ou concubin. D’où une dépendance à ce dernier. Des mères ont
considéré qu’elles avaient un rôle primordial à jouer dans l’éducation
de leurs enfants ; surtout en ces temps difficiles où nombre d’enfants
sont livrés à eux-mêmes.
Mr. Mach dans sa
proposition n’a pas la prétention de vouloir changer la société, mais
donner une liberté de choix aux mères.
Pour celles qui
souhaitent travailler, leurs enfants ne seront pas, pour la plupart,
moins bien élevés. Mais c’est leur choix. Les cas sociaux et les
problèmes de délinquances ne sont pas liés qu’aux femmes qui
travaillent.
Par contre, au nom de
cette liberté de choix, les femmes désireuses d’élever leur enfant à la
maison ne doivent pas pour autant être pénalisées.
En outre, les mères se
retrouvent au moment de la retraite avec un déficit de cotisations
sociales de 15 à 20 ans et ceci est irrémédiable. Par exemple une femme
qui a un enfant à 25 ans, l’élève jusqu’à l’âge de 45 ans ; il ne lui
reste tout au plus que 20 ans de cotisation pour sa retraite, ce qui
est bien insuffisant pour vivre et injuste de surcroît.
Il est anormal qu’il
n’y ait pas de solidarité nationale pour une femme qui a fait le choix
d’ élever ses enfants au même titre que les RMIstes qui possèdent un
statut que n’ont pas les mères.
C’est parce que rester
au foyer pour élever ses enfants est aussi noble que d’aller travailler
que Mr. Mach élabore cette proposition de loi.
Proposition de loi
Un statut social
pour la mère au foyer :
1°) Elle doit être
assurée sociale par elle-même
2°) Elle doit pouvoir
cotiser à la retraite au travers de ce statut : un statut pour être
indépendante.
Mr. Mach considère que si les allocations
familiales, prestations sociales données à la famille étaient versées à
la mère avec une part consacrée aux cotisations retraite et assurances
maladie ainsi qu’une solidarité nationale ; cette dernière ne serait
redevable à personne.
Ceci permettrait aux mères de ne pas être démunies
après une séparation.
Des exemples quotidiens relayés dans les médias
nous envoient à la face le dénuement total dans lequel certaines femmes
peuvent se retrouver lors de séparation.
Les mères sont des êtres humains qui méritent une
considération , pas plus mais certainement pas moins que les autres.
Dans l’état actuel des choses les mères n’ont rien
et personne ne s’en soucie
Ce projet devra être présenté à l’assemblée
nationale où il devra faire face à des réticences, car il est très
difficile de bouger les mentalités.
Ce n’est pas une proposition de loi de droite ni de
gauche, mais un projet qui répond à un phénomène de société.
Certains, surtout depuis Mai 68, considèrent que la
femme au foyer c’est ringard et qu’elle doit culpabiliser et aller
travailler.
Mr. Mach pense que dans cette société on doit avoir
la liberté de choisir sa vie.
-
Formation continue
La mère qui élève au foyer ses enfants pourraient
bénéficier d’une formation continue pour ne pas être déconnectée du
monde du travail et donc de pouvoir ensuite revenir si elle le souhaite
à la vie professionnelle.
Les employeurs qui voudraient réintégrer ces mères
bénéficieraient d’avantages fiscaux.
Cette proposition de loi demande bien sûr à être
écoutée, discutée et améliorée.
Concrètement : Mr. Mach doit déposer cette
proposition de loi à l’Assemblée Nationale. Si elle était examinée, elle
serait amendée. Tout ce qu’elle contient ne serait peut être pas
accepté.
Les différents partis politiques représentés au
parlement apportent des amendements et donc l’agrémentent de façon à la
rendre viable.
Obstacles :
1°) Manque d’argent : 4 milliards d’euros ; qui
n’est pas insurmontable pour Mr Mach si on s’en donne la peine.
2°) Mr Mach est un homme ; qui s’occupe d’un
problème qu’il limite volontairement aux femmes (et non aux parents)
contrairement à un autre député.
Mr Mach considère que les hommes et les femmes ont
les mêmes droits et devoirs mais ne jouent pas les mêmes rôles dans la
société. La femme est enceinte, accouche et en cas de divorce dans 80 %
à 90 %, la garde des enfants est confiée à la mère et qu’à ce titre elle
se trouve beaucoup plus en difficulté que le père.
D’autre part, 80 à 85 % des gens en âge de prendre
leur retraite et à qui il manque des annuités sont des femmes et plus
particulièrement des mères.
Pourquoi cette proposition ne s’adresse t-elle
qu’aux mères ?
Le plus souvent ce sont les mères qui restent à la
maison et sont les plus vulnérables.
Pourquoi ne pas l’étendre aux hommes ?
Dans cette société les lois ont toujours tendance à
être contournées. S’il manque 4 milliards d’euros en considérant que ça
ne concerne que les mères : imaginons un couple avec deux enfants, qui
divorce, chacun des parents garde un enfant, tout le monde touche des
prestations sociales et plus personne ne travaille.
Mr Mach ne souhaite pas tomber dans ce système et
se positionne uniquement pour les personnes nécessiteuses. En l’état
actuel des choses se sont les mères.
Angéla évoque le combat d’une femme, au 19ème
siècle, pour le droit de vote qui n’a pu aboutir, en raison du poids des
mentalités opposées à cette évolution sociale. Plus près de nous Simone
Weil a rencontré les mêmes réticences quand-il s’est agi de la question
de l’avortement. Leur ténacité a fini par bousculer les idées reçues et
permis une reconnaissance des droits légitimes de la femme.
A notre niveau aujourd’hui, nous rencontrons les
m êmes difficultés. Nous croyons au bien-fondé de nos revendications.
C’est pourquoi nous continuons de nous battre pour défendre et non
culpabiliser les mères et les pères qui font le choix d’élever leurs
enfants.
Mr. Mach : tout est fait pour faciliter la
vie des femmes qui travaillent (on trouve des financements publics pour
les crèches, haltes-garderies…). Par contre, pour les mères qui restent
au domicile et ne font porter aucun poids financier à la société ; des
aides pourraient leur être accordées. Leur donner un statut serait un
minimum.
D’ailleurs, environ 60 % des mères qui travaillent
le font pour des raisons alimentaires et non pour le plaisir.
Pour celles qui souhaiteraient bénéficier des
avantages de cette proposition de loi (statut, allocation, cotisation
retraite), elles ne pourraient par contre, pas avoir accès aux services
actuellement réservés aux mères qui travaillent : crèche …
Possibilité de reprise à temps partiel dès les 3
ans de l’enfant sans perte des avantages.
-
Angéla : Comment trouver le financement ?
-
D. Mach : Il faut revoir la branche famille dans le budget de
l’état. Beaucoup d’abus sont commis, il faut reconsidérer les conditions
d’attribution.
La proposition de loi
propose une autre approche de la famille. Dans un couple ; les deux ne
doivent pas être obligés de travailler pour exister. La cellule
familiale doit avoir encore un sens dans cette société et ce n’est plus
le cas.
Mr. Mach relate les
conférences auxquelles il a participé : 300 à 400 personnes à
Versailles, où les mères étaient très revendicatrices, elles sont des
relais qui portent le flambeau haut et fort. Relais également dans les
médias : télé, presse…
Débat.
Remerciements.